La castration du chien mâle vise à annuler la production des hormones sexuelles mâles (testostérone) au sein de l’organisme du chien.
Elle peut être pratiquée de manière provisoire (castration chimique) ou définitive (castration chirurgicale).
– Castration chimique
Plusieurs molécules sous forme de comprimés, d’injections ou d’implants sous cutanés utilisées au cours de la consultation sont disponibles.
Le choix de la molécule la plus adaptée dépend de l’objectif visé par la castration, de sa rapidité et durée d’action, des répercussions sur les capacités de reproduction ultérieure et du coût.
L’implant nécessite l’usage d’une anesthésie locale voire d’une sédation car il s’agit d’une aiguille d’implantation de diamètre important.
Dans tous les cas, ces molécules permettent l’abolition temporaire de la sécrétion d’hormones androgènes et les conséquences physiques, organiques et comportementales qui en résultent (cf. 3).
– Castration chirurgicale
Cette intervention consiste à retirer les testicules en pratiquant deux petites incisions en avant des bourses. Les plaies seront protégées par un pansement collé et une collerette pour éviter tout léchage vous sera fournie si nécessaire.
Anti-inflammatoires et anti-douleurs seront utilisés pendant l’intervention et le traitement poursuivi quelques jours suivant celle ci.
Cet acte chirurgical se pratique sur une journée d’hospitalisation et une à deux visites post chirurgicales seront programmées afin de suivre la bonne cicatrisation et retirer les points dans les 10 à 15 jours suivant la chirurgie.
Votre chien devra être mis à jeun la veille au soir (pas de nourriture durant la nuit et le matin précédant l’intervention). L’eau pourra être conservée.
Contrairement aux chiennes, la castration des chiens mâles est plus raisonnée et moins systématique. Elle peut diminuer dans certains cas (castration chimique) ou annuler définitivement (castration chirurgicale) les capacités de reproduction du chien.
Elle peut être obligatoire et dictée par la législation pour les races de catégorie, conseillée lors de certains troubles comportementaux ou indiquée pour des raisons médicales que nous détaillons ci dessous.
– Législation et castration :
Depuis les textes de loi édités en 1999, les propriétaires de chiens de 1ere catégorie (chiens issus de croisement et non de race pure inscrits au LOF) parmi lesquels American Staffordshire Terrier, Mastiff et Tosa, ont l’obligation, entres autres, de faire stériliser leur chien(ne) à l’âge de la puberté.
– Indications comportementales :
Tout comportement exacerbé par l’imprégnation hormonale mâle (fugues et risques d’accidents sur la voie publique, excitation et vocalises liés à la recherche des femelles, chevauchement de personnes ou d’objets, marquage urinaire du territoire, agressivité vis à vis des autres chiens…) pourront être améliorés par la castration. Néanmoins, elle ne peut résoudre tous les problèmes comportementaux de fugue ou d’agressivité si ces réactions sont la conséquence d’autres troubles (hyperactivité, défaut de sociabilisation…). C’est pourquoi il est judicieux de nous consulter au préalable afin de confirmer l’indication ou non d’une intervention.
– Pathologies nécessitant une castration :
Les jeunes chiens chez qui un ou deux testicules ne sont pas descendus dans les bourses sont dits monorchides ou cryptorchides respectivement. Ces testicules « ectopiques », si ils sont présents au sein de l’abdomen, ont un risque de cancérisation augmenté avec l’âge. Aussi, il est fortement recommandé de retirer ce(s) « testicule(s) » intra-abdominaux dès que le chien a terminé sa croissance (7 à 24 mois en fonction des races). Une échographie abdominale de vérification sera systématiquement pratiquée afin de confirmer la position intra abdominale des gonades.
L’hyperplasie bénigne de la prostate est une pathologie s’installant dès l’âge de 5 ans qui se caractérise par une augmentation progressive et marquée de la taille de la prostate accompagnée de la formation de multiples kystes. Cette affection peut à elle seule générer un « syndrome prostatique » (incontinence, difficultés à déféquer …) ou conduire à des complications plus sérieuses (prostatite, abcès prostatique, hernie périnéale…). Ces transformations sont sous la dépendance des hormones mâles, ce qui explique l’intérêt d’une castration chimique ou chirurgicale.
Une torsion testiculaire (rare), une inflammation (orchite), une sécrétion hormonale anormale avec répercussion générale (pertes de poils, féminisation du mâle) ou un processus cancéreux sont autant d’indications pour réaliser cette chirurgie.
Les tumeurs testiculaires (Leydigome, séminome, sertolinome…) mais également influencées par la sécrétion en testostérone (glandes anales, périanales) sont également des indications pour une castration définitive.
[row][span5]Chez le mâle, l’incontinence de castration est très rare mais sa guérison est souvent assez difficile. C’est pourquoi, sauf cas de force majeur (tumeur) il peut être préférable de tester une castration chimique préalablement à la castration définitive pour juger de son intérêt, d’une part et des conséquences, d’autre part.
Comme toute stérilisation, la castration peut favoriser la prise de poids en augmentant l’appétit de votre chien et en modifiant son métabolisme alors plus favorable au « stockage » qu’au « brûlage » des graisses. Ainsi, nous vous indiquerons le type d’alimentation et les quantités à scrupuleusement respecter afin d’éviter ce problème. Tout chien castré n’est pas obligatoirement en surpoids à partir du moment ou l’on se donne les moyens de surveiller son alimentation et en adapter les quantités afin d’éviter qu’il grossisse.[/span5][span3]
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Si la stérilisation du chien est moins systématique que celle des chats ou de la chienne, elle reste néanmoins très utile pour régler certains troubles comportementaux ou inévitables lors de pathologies testiculaires, prostatiques ou péri-anales.
Il est donc primordial de toujours détailler à votre vétérinaire ce que vous attendez de la castration de votre chien. En effet, certains comportements comme l’hyperactivité, l’excitabilité ou l’agressivité ne peuvent systématiquement être améliorés par la castration et vous pourriez être déçus de ne pas obtenir les résultats escomptés.
C’est pourquoi, nous pourrons vous conseiller de pratiquer, au préalable, une stérilisation chimique temporaire (par pose d’un implant sous-cutané par exemple) afin de contrôler l’intérêt ou non d’une castration définitive.