Le détartrage demeure à l’heure actuel le seul soin efficace dans la lutte contre la plaque dentaire et la maladie gingivale puis parodontale qui en découle.
Le « tartre » que vous pouvez parfois remarquer à la base et surface des dents de votre animal correspond à la plaque dentaire minéralisée.
Cette « plaque » est une substance initialement blanchâtre constituée d’une base protéique sur laquelle se fixe des bactéries qui secrètent des toxines et dont la prolifération est favorisée par la fixation de certains aliments ainsi que le manque d’hygiène bucco-dentaire.
Plusieurs facteurs favorisent sa formation comme le PH salivaire (d’où la propension de certains chien à déposer davantage de tartre que d’autres si le PH plus alcalin est plus favorable à la prolifération des bactéries), les problèmes de mal occlusion dentaire (malformation de naissance, rétention de dents de laits, fracture dentaire…) et surtout l’absence d’hygiène buccale quotidienne (brossage notamment).
C’est un soin qui ne peut être correctement réalisé que sous anesthésie car il ne consiste pas seulement à détacher la plaque calcifiée de la surface des dents mais également à évaluer l’extension de cette « plaque » sous la gencive et y apporter les soins adaptés en fonction de l’extension des lésions (cf. paragraphe 3 infra).
Nous adapterons le protocole anesthésique en fonction de son âge et état de santé préalablement établi. De plus, s’il est âgé, nous complèterons le soin par la réalisation d’un bilan sanguin préalable avant de procéder à une anesthésie.
Durant le soin, votre animal, pour des questions d’hygiène et de sécurité, sera intubé.
La plaque et l’espace sous gingival sont nettoyés à l’aide d’un détartreur émettant des ultrasons.
Les espaces ou « poches » parodontales (sous la gencive) attaquées sont évaluées et désinfectées.
De même, le manque de gencive ou pire d’os alvéolaire peut être constaté et nécessiter des soins plus approfondis et la réalisation d’un bilan radiographique complémentaire.
Ainsi certaines dents trop abîmées ou malheureusement déchaussées devront être retirées.
Un « polissage » est ensuite réalisé à l’aide d’une « brosse » et d’un gel antiseptique afin de minimiser les microtraumatismes de l’émail dentaire occasionnés par le détartreur et prévenir le dépôt à nouveau de la plaque.
Comme nos petits compagnons ne se lavent pas les dents, il faut considérer le détartrage en présence de tartre comme un soin incontournable.
Il permet d’éliminer la plaque dentaire et les bactéries, de limiter leur attaque sur la gencive, le ligament dentaire voire l’os maxillaire ou mandibulaire.
Il redonne une bonne hygiène et odeur buccales à votre animal et une capacité de mastication normale.
Il évite que ce « foyer infectieux » ne soit une source de germes pour d’autres organes pouvant être également colonisés (cœur, poumons, reins…) via le passage des bactéries dans la circulation sanguine.
Ce n’est pas le détartrage qui provoque la chute des dents de votre animal, mais l’attaque bactérienne de la dent et des tissus annexes responsable d’une maladie parodontale qui en est la cause.
Le retrait de ces dents qui entretiennent l’infection et la douleur buccales est inévitable si l’on recherche un mieux être pour votre animal et un soin efficace et durable.
Nous procédons toujours à une extraction douce, racine par racine à l’aide d’un séparateur de racines. La zone après extraction sera également refermée à l’aide d’une greffe de gencive, si nécessaire, afin d’optimiser la cicatrisation et la récupération fonctionnelle. Dans ce cas, les points ne devront pas être retirés (fil résorbable).
Mais l’extraction dentaire demeure un échec thérapeutique car, en théorie, le détartrage, si il est réalisé précocement et /ou régulièrement doit permettre de préserver au maximum le capital dentaire de votre animal.
Aussi n’hésitez pas à nous consulter si vous remarquez que les dents de votre animal sont entartrées ou qu’il a mauvaise haleine, voire des difficultés pour manger ou refuse de prendre certains aliments durs.
Plus la plaque est installée depuis longtemps, plus le risque d’extension de l’infection bactérienne à l’espace entre le collet de la dent et la gencive, puis le ligament d’attache de la dent à l’os, voire l’os alvéolaire lui même, augmente.
Ainsi apparaitront successivement une gingivite, puis une parodontite puis une ostéite.
Il en résultera une inflammation sévère des tissus, une mauvaise odeur, une perte de l’attache gingivale, ligamentaire puis osseuse de la dent aboutissant à un déchaussement de la dent.
Une fois la bouche assainie, il faut impérativement prendre de bonnes habitudes pour éviter que la plaque dentaire ne se reforme trop rapidement.
Il faut agir rapidement car la plaque dentaire se reforme dans les heures qui suivent le détartrage.
Plusieurs moyens sont disponibles :
Tout d’abord l’alimentation peut être adaptée afin de maximiser l’action mécanique sur la surface dentaire par le choix de croquettes spécialement conçues pour répondre à ce besoin.
Les soins locaux, c’est-à-dire le brossage ou l’application mécanique d’une pâte antiseptique à la surface des dents, du moins pour leur versant accessible, demeure l’action préventive la plus efficace. Encore faut il que vous preniez le temps de le faire et que votre compagnon le tolère.
Ensuite selon le même principe, des lamelles à mâcher sont disponibles et le choix ne manque pas sur le marché. Prenez soin cependant de ne pas n’être attiré que par la marque ou l’aspect mais à détailler la composition de ces barres car certaines sont plus efficaces que d’autres, notamment celles imprégnés de substances antiseptiques.
Il faut également qu’elle plaise à votre compagnon et favorise une mastication longue et non remplacer une banale friandise.
Des poudres à mélanger aux repas, visant à modifier le PH salivaire et limiter la fixation des bactéries, sont également proposées.
Des solutions antiseptiques et apaisantes à ajouter à leur eau quotidienne sont également disponibles.
Plusieurs solutions existent donc, n’hésitez pas à nous consulter pour l’adapter à vos besoins et possibilités.
De même la surveillance de l’état de la bouche de votre animal, à minima lors de son bilan annuel de santé, est la meilleure des préventions.
Tout état préoccupant, nécessitant un soin, pourra être décelé et le traitement adapté en fonction de son âge, de son état de santé et du bénéfice /risque de cette intervention afin de limiter l’impact de la plaque dentaire sur la santé buccale de votre compagnon, sans multiplier les anesthésies.
Toutefois, si vous avez des questions, nous sommes à votre disposition pour y répondre.