C’est essentiellement la théobromine, et à bien moindre échelle la caféine, qui présentent un risque d’intoxication majeur. La théobromine est un alcaloïde végétal, présent en grandes quantités dans les cosses de cacao. Les effets secondaires sont la conséquence de l’action stimulante sur le système nerveux central et le muscle cardiaque. Elle provoque également un relâchement des fibres lisses, en particulier bronchiques, et une augmentation de la quantité d’urine émise..
Les premiers signes constatés peuvent être de l’agitation et l’apparition de vomissements. De la diarrhée est également fréquemment présente. Ces premiers signes se manifestent en général 2 à 3 heures après l’ingestion.
La respiration s’accélère (tachypnée) ainsi que la fréquence cardiaque (tachycardie).
Des signes neurologiques se mettent en place quand la situation dégénère : agitation extrême, tremblements puis convulsions.
Dans les cas extrêmes, non pris en charge, le coma et la mort sont de règle pour des doses massives.
Le chat nous l’avons dit n’est pas vraiment amateur de chocolat. Il est donc rarement intoxiqué.
Les chiens à risque sont plus souvent des jeunes chiens (facilement chapardeurs) ou des chiens âgés affaiblis. Les races dites chondrodystrophiques (bouledogues, carlins, boxer), sont prédisposés pour des pathologies respiratoires et sont donc plus sensibles. De même les patients qui présentent une pathologie cardiaque préexistante. Enfin les petites races sont plus sensibles du fait d’un rapport poids quantité ingérée défavorable.
L’idéal est d’évaluer la quantité ingérée. Le chocolat au lait n’est toxique qu’à partir de quantités importantes. Le chocolat noir est le plus toxique. Plus il est concentré, plus il est toxique.
Ainsi pour du chocolat à 70 % de cacao les risques sont nuls en dessous de 20 grammes pour 10 kgs de chien. De 20 à 40 grammes une surveillance s’impose. A partir de 65 grammes pour 10 kg il y a un vrai risque vital. Si ces doses sont atteintes une visite vétérinaire urgente est conseillée.
En effet si l’ingestion date de moins de 2 heures il est encore possible de faire vomir le chien. Attention enfin aux effets cumulatifs : les alcaloides ne sont éliminés qu’en 12 à 18 heures. De petites doses ingérées à des intervalles rapprochés peuvent donc constituer une dose toxique.
Quand la quantité n’est pas connue il convient de surveiller l’apparition des signes précédemment évoqués. Un ou deux vomissements sans autre signes pourront être pris en charge par une simple mise à la diète. En revanche l’agitation, les halètements, de petits tremblements ou des convulsions sont des signes qui imposent la visite vétérinaire.
Il n’existe pas d’antidote et le traitement sera donc symptomatique.
Deux heures ou plus après l’ingestion les vomissements forcés ne sont plus utiles. On préférera administrer du charbon végétal par voie orale pendant 3 heures (cycle d’élimination log). Le patient sera hospitalisé, mis sous perfusion le temps nécessaire et en cas de convulsion recevra des injections de Valium ND.
La meilleur prise en charge reste la prévention : éduquer les jeunes enfants à ne pas nourrir le chien, en particulier en friandises, et ne jamais laisser de chocolat sur une table basse.