L’hypertension artérielle est une maladie cardiovasculaire se caractérisant par une élévation persistante de la pression artérielle sanguine (pression exercée par le flux sanguin sur la paroi des grosses artères périphériques à chaque battement cardiaque).
Cette Pression dépend donc à la fois de la fonction cardiaque (débit cardiaque), de la viscosité du sang et de la résistance des parois vasculaires périphériques.
Pour chaque battement, on différencie la pression en fin de contraction du ventricule cardiaque ou PAs pour Pression artérielle systolique et celle de la relaxation cardiaque ou PAd pour Pression artérielle diastolique. Les méthodes de mesures actuelles calculant également la pression artérielle moyenne PAm.
Les valeurs considérées comme normales chez le chien et le chat sont :
PA systolique: 130-165 mmHg
PA diastolique: 80-120 mmHg
PA moyenne : 95-135 mmHg
Toute élévation persistante de cette pression au delà d’une seuil fixé à 150 mm Hg est considérée comme pathologique et le risque de complications sur des organes clés comme le cerveau, les yeux, le cœur ou les reins croie proportionnellement à cette augmentation.
Contrairement à ce qui est observé en médecine Humaine, l’hypertension chez nos animaux domestiques est rarement isolée et sans cause (dite « idiopathique »).
Elle est le plus souvent secondaire à l’évolution insidieuse d’une autre maladie générale.
Elle complique ainsi l’insuffisance rénale aigue ou chronique, des maladies hormonales comme l’hypothyroidie, l’hypercorticisme, le diabète sucré chez le chien, l’hyperthyroidie, le diabète sucré ou l’hyperaldostéronémie chez le chat, les tumeurs (phéochromocytome) ou encore l’obésité.
Si elle doit systématiquement être mesurée chez tout animal atteint d’une des maladies évoquées supra ; sa mesure « préventive » a également un intérêt non négligeable.
Compte tenu du nombre de pathologies pouvant générer une hypertension, sa recherche est un excellent moyen de dépistage précoce de ces même maladies, ce qui permettra une meilleure prise en charge et évitera de nombreuses complications pouvant être parfois très sérieuses.
C’est pourquoi la mesure de la pression artérielle fait parti du bilan général de base de tout adulte, de surcroit lorsqu‘il prend de l’âge.
On recommande actuellement de l’inclure dans le bilan « gériatrique » de nos compagnons, c’est à dire dès l’âge de 7 ans.
Quelque soit sa cause, l’Hypertension peut entrainer des dommages à plusieurs organes fondamentaux dont, en particulier :
– Le cerveau : risque d’accident vasculaire, d’hémorragies et troubles neurologiques en découlant (perte visuelle, troubles de l’équilibre, épilepsie…)
– L’œil : hémorragie intra oculaires, oedème ou/et décollement de la rétine avec perte visuelle secondaire
– Le cœur : surcharge de travail qui abouti à une hypertrophie cardiaque et des troubles fonctionnels secondaires (souffle, arythmies)
– Les Reins : surpression sur les glomérules rénaux pouvant aboutir à une insuffisance rénale
– Muqueuses : Diverses hémorragies des muqueuses (saignements de nez, sang dans les urines ou les selles…)
Plusieurs méthodes de mesures sont désormais à notre disposition.
Les appareils de mesure par effet Doppler : on utilise un petit transpondeur que l’on appose en regard de la veine et qui détecte le mouvement des globules rouges au sein du vaisseau, se traduisant via la machine en un son à chaque battement cardiaque.
Un brassard dont la taille est fonction de celle de la patte ou de la queue de l’animal, est préalablement positionné autour du membre en amont du transpondeur. Son gonflement entraine l’écrasement du vaisseau, donc l’arrêt du passage sanguin et la disparition du signal sonore.
Lorsque le brassard se dégonfle et que sa pression redevient inférieure à celle de la PA systolique (PAs), le son réapparait. La lecture du manomètre reliant le brassard au moment où ce son est entendu permet alors de connaître la valeur de cette PAs.
Les appareils de mesure par méthode oscillométrique où le brassard est directement relié à un appareil qui le gonfle et dégonfle automatiquement, et enregistre les oscillations de l’onde de pouls en fonction de la pression, ce qui permet les mesures successives de toutes les pressions : systolique, diastolique et moyenne ainsi que de la fréquence cardiaque.
On essaiera de se mettre dans les meilleures conditions pour ne pas altérer les mesures (surestimation sous l’effet du stress).
Ainsi il faudra attendre que votre animal soit acclimater pendant 5 à 10 minutes aux lieux et le brassard sera posé au préalable, soit sur un avant bras, soit à la base de sa queue et laissé libre de tout appareil le temps nécessaire à ce qu’il soit toléré.
Ensuite une série de 5 à 10 mesures seront successivement effectuées, les premières étant souvent biaisées par l’effet du stress, et la moyenne de l’ensemble de ces mesures retenues.
En cas de suivi, on essaiera de reprendre la même taille de brassard et de réaliser la mesure sur le même membre afin de mieux comparer les valeurs.
Plusieurs molécules sont désormais disponibles pour combattre cette hypertension.
Leur choix dépend de l’origine de cette dernière et certaines pathologies (insuffisance cardiaque ou rénale par exemple) pourront nécessiter l’usage de plusieurs spécialités.
Un suivi régulier (tous les mois puis aux 3 à 6 mois) et une adaptation du traitement seront nécessaire afin d’éviter un sous ou sur dosage des ces molécules conduisant à une récidive de l’hypertension ou une hypotension.
Mesurer la pression artérielle de nos carnivores domestiques est désormais accessible et considéré comme incontournable lors de leur bilan de santé.
Elle doit être systématisée car elle permet la détection précoce de certaines maladies.
Sa correction permet également d’éviter des lésions majeures sur des organes essentiels.